Espagne : La Catalogne dit «oui» au terme d’une journée noire

Photo: Raymond Roig Agence France-PresseÀ coups de matraques et de balles de caoutchouc, la police espagnole a tout fait pour tenter d’empêcher ce scrutin interdit par Madrid.

La Catalogne est-elle sur le point de déclarer son indépendance ? Les centaines de milliers de personnes qui scandaient « Nous avons voté » sur la place de la Catalogne à Barcelone, dimanche soir, en étaient convaincues. Mais c’est aussi ce qu’a semblé laisser entendre le président catalan au terme d’une journée historique marquée par des violences jamais vues depuis le retour de l’Espagne à la démocratie, en 1982. Dimanche soir, le pays semblait plongé dans une crise politique sans précédent.

Selon les résultats préliminaires, le gouvernement catalan assure que le scrutin, pourtant interdit par Madrid, aurait mobilisé plus de 2,2 millions d’électeurs sur un total de 5,2 millions. Parmi ces électeurs, 90 % auraient voté « oui » et 7,8 % « non ». Avec 400 bureaux de vote fermés, sur 2300, le porte-parole du gouvernement a reconnu que le vote avait connu d’« énormes difficultés ». 777 000 électeurs n’auraient pas pu voter. Mais, dit-il, « le vote est terminé et nous avons voté ». Avec pour résultat que la participation ne dépasse guère celle de la grande consultation informelle qui s’était tenue le 9 novembre 2014.

Pour le président de la Generalitat, « les Catalans ont gagné le droit d’avoir un État indépendant ». Avant même la divulgation des résultats finaux, Carles Puigdemont a précisé qu’il soumettrait dans quelques jours ces résultats au Parlement, comme le prévoit la loi catalane. La même loi prévoit aussi que le Parlement peut déclarer l’indépendance 48 heures après la publication des résultats définitifs, et avant l’ouverture d’une période de négociation. Le président en a appelé à la médiation de l’Union européenne pour mettre fin à la « violation des droits humains » d’un peuple « pacifique ».

La réponse de Madrid ne s’est pas fait attendre. « Il n’y a pas eu de référendum d’autodétermination en Catalogne ! » a tranché le président espagnol, Mariano Rajoy. Sans faire allusion aux violences qui ont rythmé la journée, il s’est contenté de dénoncer « le chantage d’une minorité contre toute la nation ». Le président rencontrera les partis d’opposition pour discuter de la crise ouverte dimanche.

Violences policières

En dépit des nombreux affrontements avec la police de Madrid, c’est avec une sorte de détermination tranquille que les Catalans se sont rendus aux urnes dimanche. L’Espagne n’avait pas connu de telles violences depuis longtemps. Plus de 800 personnes ont été reçues dans les hôpitaux. C’est surtout dans les grandes villes que la police nationale a perturbé le vote. Comme au collège Jaume Balmes et Ramon Llull, de Barcelone, où elle a saisi les urnes, blessant plusieurs dizaines de personnes au passage. De nombreux témoins évoquent l’utilisation de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène.

« Les Catalans ont gagné le droit d’avoir un État indépendant »

Le président catalan, Carles Puigdemont

 

À plusieurs endroits, les policiers masqués ont cependant dû rebrousser chemin. À Sant Julia de Ramis, où a voté le président catalan, Carles Puigdemont, ils ont dû reculer devant la foule déterminée à voter. Même scénario à Gérone, où le député québécois de Verchères, Stéphane Bergeron, a été témoin d’une charge policière sur la place de la Constitution. « Les policiers ont finalement dû s’en aller lorsque tous les électeurs se sont spontanément massés devant le bureau de vote en levant les bras », dit-il. Douze policiers auraient aussi été blessés lors de ces interventions.

Même si elle avait été sommée par Madrid de réquisitionner les écoles, la police catalane (los Mossos d’Esquadra) s’est contentée de suivre le vote de loin. À plusieurs endroits, elle s’est même interposée pour défendre les électeurs contre les gardes civils espagnols. Les scènes de fraternisation avec la population ont été nombreuses.

On vote dans la joie

Malgré ces violences, dans une majorité de bureaux, le vote s’est déroulé normalement et même dans l’allégresse. À l’école Reina Violant, dans le quartier de Gracia de Barcelone, Artur et Petronilla sont venus faire le pied de grue dès 5 heures du matin, histoire de relayer ceux qui avaient passé la nuit dans l’école pour empêcher la police d’entrer. En cas d’intervention policière, les organisateurs donnaient la consigne aux électeurs de s’asseoir par terre et de ne pas bouger. « Et n’oubliez pas de dire aux policiers de faire la queue pour voter », ajoutait-on sous les rires de la foule.

Partout, avec un civisme exemplaire, on a fait voter les personnes âgées en premier ainsi que les jeunes qui sortaient avec leur matelas de camping après avoir passé une nuit blanche.

« Ça fait tellement de temps qu’on ignore les revendications des Catalans. Tout cela est le résultat de l’aveuglement de Madrid », disait Sarah, une jeune Française qui habite Barcelone depuis 15 ans et qui avait tenu à accompagner ses amis au bureau de vote.

Plus on s’éloignait de Barcelone et plus le vote semblait serein. À l’École des langues de Tarragone, une municipalité au sud de Barcelone pourtant divisée entre le « oui » et le « non », la queue était si longue que de nombreux électeurs ont décidé d’aller voter dans les villages alentour. Le vote se déroulait d’autant plus lentement que les coupures informatiques provoquées par Madrid rendaient la consultation des listes électorales difficiles.

Une « farce référendaire » ?

À Madrid, la vice-présidente du gouvernement, Soraya Sáenz de Santamaria, a défendu l’action des policiers nationaux et appelé à stopper cette « farce » référendaire « irresponsable ». Madrid dénonce un vote anarchique, sans identification précise des électeurs ni contrôle précis des listes électorales. Des affirmations niées par la Generalitat qui a confié la supervision du scrutin à un collège électoral composé de professionnels reconnus. Sans compter les nombreux observateurs internationaux.

La bataille ne se déroulait pas que devant les urnes. La Ligue professionnelle de football a choisi ce jour précis pour autoriser exceptionnellement le club de Las Palmas à porter les couleurs de l’Espagne dans le match qu’elle disputait dimanche contre Barcelone. Devant la protestation du Barça, qui soutient depuis longtemps le référendum, le match a finalement été disputé à huis clos.

À l’instar des élus québécois présents en Catalogne, de nombreux observateurs européens, dont le député néerlandais Mark Demesmaeker, ont dénoncé des « pratiques inacceptables » au sein de l’Union européenne. Les premiers ministres belge, Charles Michel, et écossais, Nicola Sturgeon, ont aussi fait connaître leurs inquiétudes face à ces violences. Selon Die Welt, la chancelière allemande, Angela Merkel, aurait téléphoné à Mariano Rajoy. On sait que Bruxelles a, pour l’instant, donné tout son soutien au président espagnol.

La tête de Rajoy ?

« Il n’est pas acceptable de lancer la police contre une population pacifique, sans défense, qui est sortie dans la rue pour voter et revendiquer ses droits et ses libertés », a dit la mairesse de Barcelone, Ada Colau, qui évoque un « état de siège ». Selon elle, le président Rajoy n’est pas à la hauteur des responsabilités qui lui incombent et doit démissionner. Devant un tel échec, le président espagnol doit partir, a aussi soutenu l’ancien président catalan Artur Mas. À Madrid, une manifestation d’un millier de personnes contre le référendum a tourné à la confusion lorsqu’un orateur a lui aussi réclamé la tête de Mariano Rajoy.

Comme pour Las Palmas, qui a perdu 0 à 3 dimanche contre Barcelone, la plupart des analystes catalans s’entendaient pour dire que cette journée référendaire n’avait pas été à la gloire de Madrid. La démocratie espagnole est « face à son plus grand défi » depuis la mort de Franco en 1975, a reconnu dans son édition de dimanche El País, le grand quotidien de Madrid. Pour le journaliste Ernesto Ekaizer, interviewé à la télévision catalane, Rajoy mène « une politique de radicalisation extrême » indifférente aux électeurs catalans puisqu’il n’est élu que par le reste de l’Espagne. En donnant « carte blanche » aux gardes civils, dit-il, il s’est pourtant « frappé à un mur ».

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Dictature en marche : Images impressionnantes de violences policières contre les Catalans se rendant aux urnes

Grosse démonstration des catalans n’ayant pour arme : Qu’une urne !

A terme, une guerre civile est à prévoir en Europe, l’Espagne sera-t-il le pays d’où tout partira ?

La violence avec laquelle les forces de l’ordre Espagnol interviennent démontre la détermination d’un pays, l’Espagne, à ne pas céder de terrain aux indépendantistes Catalans.

Stéphane Guibert / Finalscape / VK

Plusieurs centaines de personnes ont été blessées dimanche dans des heurts quand la police a voulu empêcher la tenue d’un référendum d’autodétermination en Catalogne.

Les nuages se faisaient plus lourds sur Barcelone et les hélicoptères dans le ciel plus nombreux, quand les policiers anti-émeutes ont saisi des urnes et chargé des manifestants qui voulaient voter lors d’un référendum interdit sur l’indépendance de la Catalogne. Vers 10H00 du matin (08H00 GMT) des tirs de sommation puis des tirs de balles de caoutchouc ont claqué dans la ville, marquant un changement de climat brutal.

La journée avait commencé par d’importants rassemblements de militants qui voulaient «défendre» ce référendum. Des centaines de Barcelonais se rassemblaient devant les bureaux de vote, croisant des fêtards tardifs en talons aiguilles ou une canette à la main. L’exécutif régional avait préparé en secret pendant presque quatre semaines ce scrutin interdit par la Cour constitutionnelle, ignorant les avertissements du gouvernement de Mariano Rajoy.

A l’aube, de Gérone à Barcelone, et de Manresa à Figueras, des milliers de Catalans lançaient ainsi un défi sans précédent à l’Etat espagnol. «Votarem», (nous voterons) : c’était leur cri de ralliement.

Face à la passivité de la police catalane, les Mossos d’Esquadra, déchirée entre l’obéissance à l’Etat central et ses liens avec la population, la police nationale et la Garde civile sont passées à l’action. A Barcelone et, symbole oblige, à Gérone, le bastion du président indépendantiste Carles Puigdemont, à une centaine de kilomètres au nord. La Garde civile a encerclé le centre sportif où il devait voter, repoussant la foule non sans bousculades, puis elle a forcé les portes pour saisir les urnes, devant des militants qui entonnaient un hymne de la résistance antifranquiste, l’Estaca, le poing levé, selon des images de l’AFP.

Hymne catalan

Au même moment à Barcelone, Marc Carrasco, 52 ans, en charge du bureau de vote Ramon Llull, racontait nerveusement la scène qu’il venait de vivre. «Ils ont emporté six ou sept urnes… Ils sont entrés en défonçant la porte… Nous étions à l’intérieur en chantant l’hymne catalan et nous entendions des coups très violents sur la porte». Des images tournées par des amateurs montrent également des pompiers être frappés par des policiers alors qu’ils tentaient de protéger les manifestants (voir viédo ci-dessus).

«Ils ont pris les urnes par la force… et ils les arrachaient littéralement pendant que nous continuions à chanter «Els Segadors», l’hymne catalan, et à crier Vive la Démocratie», a-t-il ajouté. En sortant, les policiers se sont trouvés face à plusieurs centaines de militants assis qui leur ont coupé la route, et ils ont chargé, selon des témoins.

«Ce n’est pas normal dans une démocratie»

Ils ont tenté de les disperser par des tirs de sommation «mais comme ils ont vu que cela ne faisait rien, ils ont utilisé ça», a déclaré à l’AFP Jon Marauri, un secouriste de 22 ans, en montrant des balles en caoutchouc. Selon lui la rue, aux abords du centre, était pleine de gens, environ 500 personnes.

Un témoin, David Pujol, 37 ans, a montré une blessure à la jambe reçue au cours de cet affrontement et une journaliste de l’AFP a vu un deuxième blessé dans une ambulance.

«Nous étions en train d’aider un gars qui était blessé ici et à ce moment la police a de nouveau tiré des balles de caoutchouc et j’ai été blessé à la jambe», a-t-il raconté. «Je me sens très fâché, ce n’est pas normal dans une démocratie», a déclaré David Pujol, venu de l’île de Majorque.

 

 

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Espagne : «La première guerre sur internet du monde a commencé en Catalogne», s’alarme Julian Assange

Les tentatives de Madrid de blocage des applications facilitant la tenue du référendum en Catalogne constituent une véritable «guerre sur internet» selon Julian Assange, qui a lancé un appel appuyé afin de lutter contre ces mesures.

Julian Assange, le célèbre fondateur du site Wikileaks, s’est invité à sa manière dans la campagne du référendum sur l’indépendance de la Catalogne, qui doit se tenir le 1er octobre malgré son interdiction par la justice espagnole. Impitoyable défenseur de la liberté d’expression, le lanceur d’alerte s’est insurgé contre les mesures prises par Madrid pour tenter d’empêcher la tenue du scrutin, ciblant particulièrement les mesures de censure dans le domaines des télécommunications.

«La première guerre sur internet du monde a commencé en Catalogne», a écrit Julian Assange sur Twitter, le 30 septembre. «Les habitants et le gouvernement [de la région de Catalogne] utilisent internet pour organiser le référendum d’indépendance de dimanche [1er octobre], tandis que les services espagnols de renseignement gèlent les télécommunications et se livrent à la censure de centaines de sites, de protocoles, etc…», a détaillé le célèbre lanceur d’alerte.

S’appuyant notamment sur des informations relayées par le journal catalan El Nacional le 29 septembre, Julian Assange a dénoncé l’intrusion de la garde civile espagnole dans un bâtiment de télécommunications de Barcelone, qui visait à bloquer 29 applications que le gouvernement catalan comptait utiliser pour organiser le vote et compter les voix.

J’appelle tous nos soutiens et les informaticiens à révéler les méthodes de censure de la garde civile et des services de renseignement espagnols

Une mesure qui a révolté le lanceur d’alerte et contre laquelle il souhaite faire naître une mobilisation internationale : «J’appelle tous nos soutiens et les informaticiens où qu’ils soient, à nous aider à révéler, puis à contourner les méthodes de censure de la garde civile et des services de renseignement espagnols.»

Madrid, qui n’a pas autorisé le scrutin, cherche par tous les moyens à empêcher son organisation. La justice espagnole a notamment demandé au géant américain Google de désactiver une application expliquant comment et où se rendre pour voter.

Source : RT

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Europe, la dictature en marche : 38 blessés lors d’affrontements avec la police en Catalogne

Charges de la police, électeurs traînés au sol : premières images du vote en Catalogne.

Malgré l’interdiction du scrutin décrétées par Madrid, les Catalans ont gagné les bureaux de vote pour s’exprimer sur l’indépendance de leur région. La police a été déployée en masse pour tenter de déloger des électeurs qui restent déterminés.Sur Twitter, les premières images du référendum pour l’indépendance de la Catalogne, interdit par les autorités espagnoles, attestent de la tension qui règne autour de ce scrutin.

Le 1er octobre, des électeurs catalans se sont en effet massés en bloc devant les portes d’un bureau de vote, la police tentant difficilement de les en déloger.

Comme en attestent les images, les forces de l’ordre, vêtues de tenues anti-émeutes, ont été déployées en nombre dans la région.

Plusieurs charges ont eu lieu afin d’écarter les électeurs des bureaux de vote, malgré les protestations de ces derniers.

Dès 9h, le ministère espagnol de l’Intérieur a publié les photos d’urnes qui avaient été saisies, laissant présager de sa détermination à empêcher la tenue du référendum.

 

Les autorités catalanes ont de leur côté réitéré leur appel à voter sur l’indépendance de la région, assurant aux électeurs qu’ils pourraient se rendre dans n’importe quel bureau de vote ouvert en Catalogne.

Source : RT

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Catalogne Après le durcissement du rapport de force entre Madrid et les indépendantistes, Mariano Rajoy appelle ces derniers à renoncer au scrutin.

L’Espagne doit faire face aux velléités indépendantistes de la Catalogne.

Pour le premier ministre espagnol Mariano Rajoy, il faut que les indépendantistes «disent qu’il n’y aura pas de référendum, ils savent qu’il n’aura pas lieu». (Samedi 23 septembre 2017)

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a appelé samedi les indépendantistes catalans à reconnaître que le référendum d’autodétermination «n’aura pas lieu». Il invoque plusieurs mesures gouvernementales ayant porté un coup sévère à l’organisation du scrutin.«Le plus judicieux, le plus raisonnable et le plus démocratique aujourd’hui serait d’arrêter. Qu’ils (les indépendantistes, ndlr) disent qu’il n’y aura pas de référendum, ils savent qu’il n’aura pas lieu», a déclaré Mariano Rajoy aux membres de son parti conservateur, le Parti Populaire (PP), lors d’un déplacement à Palma de Majorque, aux Baléares.

Selon lui, les responsables indépendantistes catalans «sont responsables de ce qui se passe. Aujourd’hui ils savent en outre que l’Etat de droit a empêché le référendum, ils le savent, ils en sont pleinement conscients».

«Mise sous tutelle» policière

Le gouvernement espagnol est par ailleurs allé plus loin dans les mesures samedi. Le ministère de l’Intérieur a en effet déclaré qu’il voulait coordonner toutes les forces de police dans la région de Catalogne en vue d’empêcher ce référendum qui doit se tenir le 1er octobre.

Cela inclut les «Mossos d’Esquadra», la police catalane d’ordinaire sous le contrôle du ministère de l’Intérieur du gouvernement régional catalan. Son responsable, Joaquim Forn, a dénoncé une tentative de Madrid de prendre le commandement des forces qu’ils (les indépendantistes, ndlr) n’«accepteront» pas. Son ministère envisage désormais des mesures judiciaires contre «cette ingérence de l’Etat», a indiqué Joaquim Forn sur Twitter.

Cette semaine, Madrid a lancé une vaste opération policière et judiciaire en Catalogne, compliquant l’organisation du référendum d’autodétermination, déclaré anticonstitutionnel par le gouvernement central. Plusieurs organisateurs de ce référendum sont poursuivis pour désobéissance, détournement et abus de pouvoir.

Renforts policiers

Sur le plan judiciaire, un procureur espagnol a demandé l’ouverture d’une enquête pour «sédition», délit passible de prison, après des manifestations contre une opération policière à Barcelone au cours desquelles des gardes civils avaient été chahutés.

Vingt-quatre personnes soupçonnées de préparer le vote ont été condamnées par la Cour constitutionnelle à payer chacune, selon les cas, 6000 ou 12’000 euros par jour «jusqu’à ce qu’elles respectent les résolutions» de la justice. Le ministre espagnol de l’Intérieur a prévenu par lettre le gouvernement catalan de l’envoi de renforts de la police nationale et de la Garde civile qui «interviendraient si le référendum illégal était maintenu».

S’ils reconnaissent que ces mesures ont porté un coup très sévère à la préparation du scrutin, les indépendantistes catalans restent toutefois mobilisés. Le président de la région de 7,5 millions d’habitants, Carles Puigdemont, a posté sur Twitter samedi un nouveau lien répertoriant les lieux où les Catalans pourront voter le 1er octobre, alors que les précédents avaient été retirés d’internet.

Dans les rues de Barcelone, les manifestations s’étaient calmées, samedi. Plusieurs dizaines d’étudiants s’étaient rassemblés dans un bâtiment de l’université de la capitale administrative et économique de la Catalogne, sans que des regroupements importants n’aient lieu dans les rues. (ats/nxp)

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Attentat de Barcelone : la police espagnole a retrouvé le passeport d’un des terroristes (Encore un) !

72 heures après les attentats de Barcelone, toutes les pistes sont en train d’être exploitées par les services espagnols de renseignement. Pour l’heure, le passeport d’un des assaillants a été retrouvé dans un véhicule utilisé par les terroristes et un Imam, d’origine marocaine, est activement recherché

72 heures après les attentats meurtriers qui ont fait plus de 13 morts à Barcelone, des détails surgissent petit à petit. Ce samedi, les services de renseignement espagnols ont livré quelques informations sur l’identité des assaillants. L’un d’eux s’appelle Younes Abouyaaqoub.

L’homme a complètement disparu des radars. Il est en ce moment introuvable. Son nom est placé en tête de liste des personnes les plus recherchées après les attentats de Barcelone. D’après les services de renseignement espagnols, Younes Abouyaaqoub serait l’auteur matériel des attentats.

« Driss Oukabir arrêté »

D’après les services de renseignements espagnols, Younes avait loué deux fourgonnettes Fiat qu’il est allé récupérer à Sabadell, non loin de Barcelone, avec un membre de la cellule. Une des fourgonnettes a été utilisée dans les attaques de Las Ramblas de Barcelone. Elle avait comme numéro d’immatriculation : 7082 JWD. Younes avait assuré le paiement, mais la fourgonnette a été louée au nom de Driss Oukabir, un jeune homme de 28 ans.

D’après le média espagnol El Diario, Driss Oukabir a été arrêté lorsqu’il s’est rendu au commissariat pour signaler que son identité avait été usurpée, après la diffusion de ses photos par les médias. Son frère Moussa, âgé de 17 ans, a été abattu par les Mossos d’Escuadra (la police catalane, ndlr) lors des attentats de Cambrils.

« L’Imam de Ripoll au cœur des enquêtes »

Toujours d’après El Diario, la seconde fourgonnette louée à Sabadell a été louée au nom de Younes. Ce véhicule a été utilisé le jour des attentats aux environs de 19H00 dans la localité de Vic. Le troisième véhicule loué a été un Renault Kangoo. La location avait été faite par Mohamed Hichami. La location de cette troisième voiture a été faite à Parets del Valles.

Au moment où l’enquête suit son cours, un autre nom surgit. C’est celui d’Abdelbaqi Es Satty, l’Imam de Ripoll. L’homme, sorti de prison le 5 janvier 2012, aurait des liens avec les terroristes. Pour le moment, l’Imam reste introuvable et son domicile a été perquisitionné par les services de renseignement espagnols.

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Espagne, Podemos : « Vous avez plus de membres mis en examen que d’élus au Congrès et au Sénat ! »

Le capitalisme espagnol s’en prend plein la face avec ces déclarations :

C’est par la voix de Irene Montero, députée du parti politique espagnol « Podemos » qui en ces temps de crises dues au grand banditisme des escrocs en cols blancs que sont les politiciens et les lobbyistes de tous bords, qu’est dénoncée la corruption au sein du sénat et du congrès espagnol.

Une bonne leçon de démocratie à méditer et ce, même si la politique dans ses grandes lignes et à l’échelle internationale n’est plus crédible aujourd’hui.

 

 

Stéphane Guibert / Finalscape / VK

 

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Espagne : Incroyable pub pour un salon érotique à Barcelone

« Mon nom Amarna Miller, je suis une actrice porno et je suis née dans un pays hypocrite où les mêmes personnes qui me traitent de putain se masturbent sur mes vidéos». Ce sont les premiers mots d’une vidéo choc qui fait scandale en Espagne. Amarna Miller est une actrice pornographique espagnole ouvertement féministe. Ce clip réalisé par l’agence de pub Vimema pour le Salon érotique de Barcelone est pour le moins provocateur.

Dans cette vidéo à l’esthétique extrêmement bien léchée, l’actrice porno Amarna Miller critique le double langage de l’Espagne, ce «pays qui aime la vie, mais permet la mise à mort au nom de l’art», se référant ainsi aux corridas, «un pays scandalisé par la corruption, mais qui vote pour des escrocs» ou un pays «pour qui les migrants sont des héros et les immigrants des déchets». Le clip se conclut par cette sentence : «Mais nous sommes encore quelques-un à résister». Un message politique qui dépasse le simple cadre du salon érotique. L’industrie pornographique espagnole est dans le viseur des autorités depuis quelques mois alors même que les Espagnols ont consommé 4 milliards d’heures de vidéo porno en 2015 selon le site Pornhub pour une moyenne de 8 minutes par visite…

Ce clip a déjà été vue plus de 3 millions de fois sur différentes plate-formes vidéo. Certaines personnalités publiques espagnoles comme le secrétaire général du parti Podemos, Pablo Iglesias, ont applaudi et partagé la vidéo sur les réseaux sociaux.

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Espagne : Rue de l’Utopie, un autre monde est possible « La révolution est en marche »

Une oasis coopérative dans un monde néolibéral : le village utopique de Marinaleda en Espagne.

(Vidéo en fin  d’article)

Des maisons autoconstruites à 15 euros par mois, un salaire unique pour tous les membres de la coopérative, des assemblées générales pour décider de la politique communale : Marinaleda, petit village andalou de 2 770 habitants, tente depuis 35 ans de maintenir un système politique, social et économique qui place l’intérêt de ses citoyens au cœur des décisions. La nouvelle génération saura-t-elle poursuivre l’utopie mise en œuvre par les anciens ?

Cet article a initialement été publié dans le magazine Lutopik.

Dans les années 1970, Marinaleda, dans la province de Séville, en Espagne, était un village en ruine, dont la population majoritairement au chômage devait vivre dans des conditions particulièrement difficiles. À la fin de la dictature de Franco en 1975, ses habitants commencent à se réunir pour débattre des conditions de vie dans le village et des injustices sociales auxquelles ils sont confrontés, comme l’ensemble des journaliers d’Andalousie. Afin de donner plus d’ampleur et de reconnaissance à leur regroupement social, ils créent alors le Syndicat des ouvriers agricoles (SOC). Leur première revendication cible un problème récurrent dans la région : la structure de la propriété privée agricole caractérisée par les latifundiums, de grandes exploitations.

En dépit de l’important apport économique qu’elles génèrent pour la Junta de Andalucía (le gouvernement andalou), leur mode de culture des terres, très mécanisé, ne permet pas de créer d’emplois dans le secteur agricole. Pour les Marinalediens, la terre doit appartenir à ceux qui la travaillent. Ils décident alors, dès le début des années 80, d’occuper une exploitation agricole de 1 200 hectares nommée el Humoso, appartenant au Duc de l’Infantado, grand propriétaire de 17 000 ha au total. Les Marinalediens occuperont el Humoso pendant presque dix années, au cours desquelles ils mènent en parallèle de nombreuses actions symboliques, telles qu’une grève de la faim contre la faim en 1980, à laquelle participeront sept cents villageois pendant treize jours, de nombreuses manifestations à Séville et à Madrid et diverses occupations, dont la Banque Espagnole, l’aéroport de Séville et l’Exposition universelle de 1991. Cette même année, le gouvernement andalou exproprie et rachète les 1 200 ha du domaine du Duc, pour les donner au village de Marinaleda, qui en fait une parcelle agricole collective.

En 1999, les Marinalediens développent leur économie, que l’on peut qualifier de sociale et solidaire, en créant une usine de conditionnement des produits agricoles, elle aussi gérée par le biais d’une coopérative. Cette usine offre à Marinaleda une nouvelle étape dans la chaîne de production et permet de créer plus de postes de travail. Tous ceux travaillant pour la coopérative touchent le même salaire de 47 € par jour (pour six heures quotidiennes aux champs ou huit heures à l’usine), qu’ils soient ouvriers, gérants ou administrateurs. Quant aux bénéfices générés, ils ne sont pas redistribués aux travailleurs, mais entièrement réinvestis dans la coopérative. Les Marinalediens tentent de gérer leurs activités selon un principe fondamental : essayer d’améliorer toujours plus les conditions de travail des ouvriers et offrir le plus d’emplois possible aux villageois.

Une démocratie participative

Mais la lutte pour la terre et l’organisation économique ne sont pas les seules particularités du village. L’organisation politique est elle aussi intéressante, car elle place la participation des habitants au cœur des débats politiques et des organes de décision. C’est en 1979 que les villageois décident de s’attaquer à la mairie. Estimant que le pouvoir politique ne les représente pas et ne répond pas à leurs attentes, ils décident de se présenter aux premières élections municipales libres depuis la fin de la dictature. Ils créent alors le Collectif unitaire des travailleurs (CUT), encore au pouvoir 35 ans après, et décident lors d’une assemblée générale du groupe de personnes qui les représentera. Le CUT, mené par Juan Manuel Sánchez Gordillo, gagne la mairie avec 77,31 % des voix contre l’Union du centre démocratique (UCD), et instaure une démocratie participative.

Toutes les décisions concernant le village, la politique, les budgets, les impôts, la coopérative, etc., sont discutées et votées lors d’assemblées générales, auxquelles tous les villageois peuvent participer. Les décisions ne sont pas adoptées à la stricte majorité, car pour le maire de Marinaleda, si elles ne sont pas soutenues par 80-90 % des votants, c’est qu’elles ne sont pas représentatives de l’ensemble de la population. C’est lors d’une de ces assemblées que les villageois ont adopté la proposition des maisons autoconstruites afin de lutter contre les problèmes de logement et contre la spéculation immobilière. La Junta de Andalucía finance le matériel, la mairie fournit le terrain et l’architecte, et les futurs propriétaires travaillent sur la construction ou embauchent eux-mêmes un professionnel pour le faire. Une fois les maisons construites, les occupants payent 15 € par mois pour rembourser l’investissement de l’Andalousie et du village. Toute personne ayant vécu au minimum un an dans le village peut demander à la mairie une maison autoconstruite.

Les élus politiques ne perçoivent pas de salaire pour leur « service rendu » au village et aux villageois. La plupart d’entre eux travaillent à l’Humoso ou à l’usine de conditionnement, en parallèle de leur charge politique, et touchent donc le même salaire que leurs camarades, entre 1 100 et 1 200 € par mois. Le maire, qui était professeur d’histoire, est maintenant député d’Andalousie, poste pour lequel il perçoit une rémunération de 3 020 € par mois. Une autre particularité du système politique de Marinaleda est que la mairie fonctionne en coopération avec le Syndicat des ouvriers agricoles créé en 1977, renommé depuis 2007 Syndicat andalou des travailleurs (SAT). C’est cette coopération entre le peuple, le syndicat et la mairie qui a permis au village d’avoir un poids important lors des mobilisations et de ses revendications.

Le futur du village

La question de la transmission du système à la jeune génération de Marinaleda est un sujet important pour ce village, et sera dans quelques années un enjeu majeur pour sa pérennité. En effet, le fonctionnement politique, économique et social de Marinaleda est né il y a 35 ans. Les personnes actuellement en charge du maintien de ce système font encore partie de celles qui ont vécu et participé aux diverses luttes du village ou, pour les plus jeunes, qui ont grandi dans cet environnement. Ce sont donc des individus conscients de la situation du village avant tous ces changements et qui ont connu d’autres formes d’organisation sociale, politique et économique.

Mais les jeunes de moins de 25 ans qui n’ont connu que ce système ont une perception différente de celle de leurs parents. Eux n’ont pas toujours conscience de la situation du village et de l’importance de la participation citoyenne dans son fonctionnement. Ils ont tendance à considérer le fonctionnement du village comme quelque chose de normal et perçoivent moins la difficulté qu’ont leurs aînés à le maintenir. Ils sont aussi plus ouverts au monde et aux technologies actuelles. Bien que beaucoup soient affiliés au SAT, comme leurs parents, ils ne s’impliquent plus au quotidien. Si les villageois et la mairie tentent de transmettre au mieux leur idéologie à la jeune génération, plusieurs problèmes persistent, notamment en ce qui concerne l’éducation scolaire.

« Il y a beaucoup de professeurs qui viennent enseigner dans nos écoles et qui ne sont pas partisans du modèle, des valeurs que nous avons à Marinaleda. C’est un problème pour nous que ces professeurs donnent des cours aux élèves et qu’ils nous critiquent. Cela crée comme un bouclier pour que les enfants ne participent pas. C’est le principal problème que nous avons ici. Ce que nous souhaitons c’est que les professeurs du collège et du lycée soient des professeurs d’ici, des natifs. Qu’ils sachent transmettre, qu’ils sachent enseigner ces valeurs », indique Sergio, conseiller du maire.

Toutefois le renouvellement générationnel n’est pas le seul problème que devra affronter le village. Le départ de Juan Manuel Sánchez Gordillo, son maire et leader depuis 1979, est aussi une question préoccupante, puisqu’il est devenu au fil du temps le moteur du village de Marinaleda. Beaucoup de personnes se demandent, à l’heure actuelle, si le village pourra faire face à la crise économique qui touche l’Espagne, à la transmission intergénérationnelle et à la disparition de Juan Manuel Sánchez Gordillo.

Anaël Kieber (texte et photos)
par Anaël Kieber (Lutopik) 24 octobre 2014

MARINALEDA – LES INSOUMIS

Légende de la vidéo :

Marinaleda. Une petite ville de 2.700 habitants, au cœur de l’Andalousie, dans le sud de l’Espagne. Ici, il n’y a pas de policiers. Pas de voleurs. Ici, il y a moins de chômage qu’ailleurs, et on partage le travail. Ici, on paie son loyer 15 euros par mois. Ici, le maire et ses adjoints ne sont pas rémunérés, et ce sont les habitants qui commandent. Vous n’y croyez pas ? Alors venez voir. On vous emmène là où les habitants ont osé l’impensable, là où les rêves deviennent réalité.

Un reportage à ne pas manquer et à surtout en prendre de la graine !

Réalisation : Yannick Bovy – Mars 2015 – 26 mn.

Une émission proposée par la FGTB wallonne & produite par le CEPAG

 

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Climat : Le sud de l’Espagne sous l’eau, Malaga la ville la plus touchée

Dimanche 4 décembre 2016 à 10 h 16 –

Malaga inondé : la situation en images et en vidéos. La péninsule ibérienne est le site d’importantes intempéries. Le Portugal et le sud de l’Espagne ont été touchés par des pluies diluviennes.

C’est à Malaga, dans le sud de l’Espagne, que la situation est la plus périlleuse. Il y est tombé plus de 200 mm de pluie en quelques heures seulement. Les responsables de la Sécurité publique ont décrété un état d’urgence « extrême ». Au moins une personne se serait noyée en restant prisonnière de sa maison inondée.

Les services d’urgence sont débordés et plus de 1 000 appels à l’aide ont été reçus par les pompiers et la Sécurité civile. Des opérations de secours ont lieu dans plusieurs quartiers de la ville.

Photo : les routes de la villes sont impraticables  Source : @Kabi_Csabi

Les routes sont impraticables à plusieurs endroits et des stations du métro sont sous les eaux.

source

vk

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