Environnement : En 2015, une petite entreprise française ne parvenait pas à vendre son désherbant bio, qu’en est-il aujourd’hui ?

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Jacques Le Verger, créateur de l’entreprise Osmobio, à Loudéac, a mis au point un herbicide qui s’avérerait sans dangers, selon les premières études réalisées. (Photo d’archives Didier Déniel)

OsmoBio, désherbant 100% bio qui pourrait être une alternative intéressante face aux fameux Roundup de Monsanto et pourtant, en 2015, cette petite entreprise bretonne dirigée de main de maître par Jacques Le Verger ne parvenait pas à vendre son produit. Qu’en est-il aujourd’hui ?

G.S

Où en est rendu Jacques Le Verger, ce Loudéacien qui a inventé un désherbant « naturel » et jugé sans risque ? En plein débat sur le glyphosate, il compte déposer un nouveau dossier à l’Anses, au premier semestre 2018, afin de commercialiser son produit. Après moult années de combat pour convaincre.

Ce mercredi, à Bruxelles, la Commission européenne a décidé de remettre à plus tard son vote sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate, l’herbicide tant contesté. Ce mercredi, à Loudéac, Jacques Le Verger, patron de l’entreprise Osmobio, continue d’œuvrer pour que sa solution alternative – un désherbant prometteur – puisse être commercialisée.

Plus d’un million d’euros engagés

Depuis 2009, sa petite société a engagé plus d’un million d’euros pour mener à bien les études idoines dans le but de convaincre l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) de l’absence de danger de sa trouvaille. Il y a deux ans, l’Anses estimait son premier dossier incomplet.

A la suite de cela, « nous avons changé notre approche du produit, plus concentré, afin de réduire son coût et son impact écologique, en diminuant les ressources en plantes dont nous avons besoin ». Le diplômé d’agronomie doit en effet isoler « cinq à six actifs » végétaux pour formuler son produit qui a été testé par la Direction des routes de l’Ouest (Diro) de 2011 à 2013. Des tests qui se sont avérés « concluants ».

Concrètement, Jacques Le Verger compte confier ce nouveau dosage à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) en début d’année 2018. En juillet 2012, ce grand laboratoire public avait conclu, pour la première formule, à une absence de risques pour l’homme et l’environnement. Si les résultats s’avèrent aussi bons, le gérant d’Osmobio remettra ensuite un dossier complet à l’Anses. A la clé, au moins trois mois d’études de toxicité.

Tout s’accélère pour trouver une alternative au glyphosate

Malgré toutes ces années passées à voir des obstacles se dresser les uns après les autres, Jacques Le Verger garde confiance. Et peut-être plus encore aujourd’hui. Il observe le débat sur le glyphosate et le besoin toujours plus urgent d’une solution de substitution. « Je pense que cela va accélérer le processus d’étude des produits alternatifs, c’est nécessaire », estime-t-il.
Ne craint-il pas de voir des géants de l’agrochimie lui passer devant ? « Je reste réaliste mais je considère que l’on a toujours un temps d’avance concernant l’utilisation d’extraits de plantes. Et notre produit se révèle très proche du glyphosate en terme d’efficacité », affirme le patron loudéacien. « Il y aura plusieurs désherbants sur le marché, les consommateurs feront des comparaisons et j’espère que le nôtre sera reconnu comme performant, écologique et économique », complète-t-il.

Quant aux désherbants « naturels » (aux acides pélargonique ou acétique) déjà en vente en jardinerie, ils ne trouvent – évidemment – pas grâce aux yeux de l’ingénieur : « Ils ne remplissent pas la fonction de désherbage : il n’y a pas d’action sur la racine, les plantes redémarrent de plus belle ».

Reste à savoir d’où viendra la solution miracle contre les herbes folles – si elle existe. Peut-être du cœur même de la Bretagne, à Loudéac…

Source : Le télégramme

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