Economie : La Suède, un pays sans cash

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La Suède, premier pays à supprimer le cash, une bonne manière pour l’état de savoir tout mais absolument tout de la manière dont son peuple dépense son argent, à quelle heure et à quel endroit.

Un petit peu d’argent de poche à votre enfant, un pourboire au serveur qui vous accueille si bien, un petit bonus de fin d’année à votre femme de ménage, rien de tout cela ne sera désormais possible sans que votre banque ne le sache.

Alors que je parlais il y a quelques jours des lois qui se sont votées à Bruxelles autorisant les banques et ce dans un cadre tout à fait légal de se servir sur votre compte au cas ou celles-ci connaîtraient des difficultés, ce qui se passe en Suède en ce moment n’est qu’offrir aux banques le pouvoir Absolu sur nos vies et cela va s’étendre à l’Europe toute entière ; ce n’est qu’une question de temps !

Je crois qu’entre la pilule rouge et la pilule bleue de la Matrice, les suédois ont choisi de ne pas faire comme Alice en restant et s’embourbant encore davantage dans le piège que leur tend si savamment le système.

Voici l’article du journal le temps que je relaye et que je vous suggère de partager massivement.

Stéphane Guibert / Finalscape / VK

La part de l’argent liquide dans les transactions commerciales s’est écroulée, pour le plus grand bonheur des banques suédoises !

Lorsque Victor déjeune dans un restaurant de Stockholm avec des amis, la question de savoir s’il a assez d’argent ne se pose pas: «Je rembourse ma part par téléphone, avec l’application Swish.» Lorsqu’il achète une friandise, nul besoin de monnaie: «Ma carte sert pour tous les achats, quel que soit le montant… Cela fait six ans que je n’ai pas d’argent dans la poche», avoue-t-il.

En Suède, la proportion de paiements par cash dans les commerces est tombée de 40% (2010) à 15% (2016). En termes de valeur, le pourcentage sombre même à 1,4%. Selon un sondage de la Banque de Suède, deux tiers des Suédois pensent qu’ils peuvent vivre sans argent liquide.

Ce mouvement de fond, unique au monde par son ampleur, a transformé Stockholm. Impossible, ici, de payer sa carte de métro avec un billet, et encore moins par chèque, une antiquité qui a été abandonnée il y a vingt ans. Sur les marchés, entre particuliers, les échanges se font par Swish, utilisée par 60% de la population, qui permet un transfert immédiat entre comptes bancaires.

Certains commerces refusent le cash

Ultime étape de cette dématérialisation, de nombreux commerces n’acceptent plus l’argent liquide, comme la chaîne de boulangeries Fabrique. «C’est pour la sécurité de nos employés, explique son fondateur David Zetterström. A la fermeture, ils devaient compter la recette, la conditionner, la transporter… Trop dangereux!»

Un retournement complet pour un pays qui fut le premier en Europe, en 1661, à émettre des billets. Pour l’universitaire Niklas Arvidsson, il s’explique d’abord par «l’appétit» des Suédois pour les nouvelles technologies. Autre facteur important: «Ils n’ont pas besoin de toucher leur argent pour se persuader qu’il est en sécurité. Ils font confiance aux autorités.»

Mouvement encouragé par les banques

Les agences bancaires, qui pour la plupart ne permettent pas de retirer ou de déposer des espèces, ont encouragé ce mouvement. «Toutes les transactions peuvent se faire par Internet et nous n’avons plus besoin de transporter des tonnes de billets à travers la Suède, se félicite Leif Trogen, responsable des infrastructures bancaires auprès de l’Association suédoise des banques. Seulement deux banques ont été attaquées en 2016, contre 110 en 2008. C’est bon pour la sécurité, bon pour l’environnement.» Et excellent pour les profits de ses employeurs, qui vendent les cartes et sont aussi les actionnaires de Swish.

Ce monde idéal, cependant, a aussi ses exclus: les nombreux réfugiés; les habitants des zones reculées où Internet n’arrive pas; les handicapés; et les personnes âgées qui, pour beaucoup, n’ont pas de cartes ou de smartphones. Pour Björn Eriksson, qui dirige l’association Cash Uprising, un million de personnes restent ainsi au bord de l’autoroute numérique «parce qu’elles ne sont pas rentables». «Moi-même j’utilise une carte bancaire, ajoute-t-il, mais je ne veux pas qu’on rende difficile l’usage de l’argent liquide, car il reste encore essentiel.»

Chaos assuré en cas de choc systémique

Dans un rapport publié le 19 septembre, la Banque de Suède soulignait par ailleurs que dans «l’éventualité d’un choc systémique, un mode de paiement alternatif comme le cash ne pourrait pas être aussi disponible qu’il l’est aujourd’hui.» Traduction: en cas d’attaque ennemie, ou de panne informatique, la Suède sombrerait vite dans le chaos.

Le royaume va-t-il persister dans cette voie? Lorsqu’on déambule dans les locaux d’Epicenter, une ruche de start-up au centre de Stockholm, cela ne fait aucun doute. Timmo Keihag s’y est installé pour développer Rezeet, une application qui permet de recevoir un ticket de caisse dématérialisé sur son téléphone. «Lorsqu’on achète avec une nouvelle technologie, on n’a pas envie de bourrer sa poche de reçus, toute la transaction doit être numérique», assure-t-il.

En attendant le lancement de son produit, il s’est fait implanter une puce dans la main, aussi petite qu’un grain de riz, qui lui permet de prendre le train, le métro, ou de payer ses boissons à la cafétéria d’Epicenter. «Le gouvernement dit que l’argent liquide pourrait disparaître d’ici à 2030, conclut-il, mais je suis persuadé que cela arrivera bien avant.»

Présentation du reportage « La fin du cash ou l’esclavage numérique »

Et si tout cela tombait en panne comme ce fut le cas en Suisse il y a un peu plus d’une année ?

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Une réflexion sur “Economie : La Suède, un pays sans cash

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