Environnement : Mais où sont passées les hirondelles?

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Les observateurs s’inquiètent du retard de ces migratrices en Suisse, où elles viennent nicher depuis l’Afrique. Ou – pire – craignent une chute massive de leur population.

Mais où sont passées les hirondelles? À Fribourg, où elle a fait poser une vingtaine de nichoirs sur son immeuble, il y a 5 ans, Magali scrute désespérément le ciel. Pas l’ombre d’une hirondelle à l’horizon. Même constat à Rolle (VD), chez la famille Jeannotin qui héberge, chaque printemps, six couples sous son toit. «Tout est vide! Alors qu’en général, à cette période, elles sont déjà en train de couver», se désolent-ils. Idem, encore, à Lausanne ou à Genève…

Comme les cigognes noires?

Alors, certes, quelques individus ont bel et bien été aperçus, ici et là. Mais, d’habitude, ces voyageuses venues d’Afrique arrivent plus tôt et, surtout, en plus grand nombre. L’année dernière, par exemple, on signalait leur présence en Suisse à la mi-avril déjà. D’où la grande question: le gros des colonies va-t-il finir par arriver?

En France, où l’on observe le même phénomène, des scientifiques et des ornithologues s’alarment. Tout en espérant qu’il ne s’agit que d’un contretemps… Mais qu’est-ce qui pourrait retarder ainsi les hirondelles. Interviewé par «Le Parisien» , Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), peine à répondre: «C’est difficile à dire. Pour les cigognes noires, équipées de balises Argos, on sait que les tempêtes en Espagne ont fait beaucoup de victimes sur le chemin du retour. Peut-être que la même cause a créé les mêmes effets chez les hirondelles.» D’autres spécialistes parlent également d’une «grosse claque dans les effectifs».

Attendre jusqu’à mi-mai

François Turrian, directeur romand de BirdLife Suisse, constate lui aussi que, contrairement au dicton, le printemps est là, mais pas ses messagères. Toutefois, il estime qu’on peut attendre jusqu’à mi-mai avant de s’alarmer. «Leur arrivée est effectivement tardive, et la plupart des colonies ne sont pas encore occupées. Mais il peut y avoir des variations d’une année à l’autre. On pourra vraiment faire le point de la situation d’ici à quelques semaines quand on fera un décompte des nids occupés.»

Quoi qu’il en soit, on sait que ces migratrices ne sont pas à la fête. En Suisse, la population d’hirondelles de fenêtre a baissé d’un tiers depuis 25 ans. La faute à une diminution des sites de nidification et d’insectes volants qui leur servent de nourriture.

Aujourd’hui, on n’en veut plus

«Les gens sont de plus en plus intolérants. Avant, on était fier et heureux quand un couple venait nicher chez soi, souligne l’ornithologue. L’hirondelle était considérée comme un porte-bonheur. Aujourd’hui, on n’en veut plus à cause des déjections qu’elles occasionnent. Par ailleurs, avec le bétonnage, elles ne trouvent plus la boue qui leur est nécessaire pour construire leurs nids. D’où l’importance de poser des nichoirs.»

Pour conserver une population stable, il faudrait que quatre jeunes sur dix, nés en Suisse, reviennent de leur migration l’année suivante… Ce qui dénote déjà un taux important de mortalité.

Source : Le Matin.ch

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