Gilets jaunes : polémique autour d’une vidéo montrant un gilet jaune matraqué par un policier

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Mise à jour : vendredi 4 avril 2019 – 18:10 –

Besançon : polémique autour d’une vidéo montrant un gilet jaune matraqué par un policier

La journaliste qui a filmé les images assure que le manifestant était « pacifiste » mais la préfecture du Doubs dément et parle d’images « sorties de leur contexte ».

La vidéo cumule plus de 139 000 vues sur Twitter depuis samedi. Sur les images tournées à Besançon pendant l’acte 20 des gilets jaunes par une journaliste locale pour Radio Bip et Media 25, un manifestant reçoit un violent coup de matraque au visage de la part d’un policier. Des cris se font entendre : « Eh oh ! Vous faites quoi là ? […] Il lui a défoncé la gueule pour rien ! » Blessé à l’arcade sourcilière, l’homme est rapidement pris en charge par un « street médic« .

Scène d’une violence inouïe ou l’on voit un policier frapper avec sa matraque, à la tête, un manifestant #GiletJaune qui semble pacifiste lors de l’#acte20 des Gilets Jaunes à #Besançon#acteXX | Reportage complet dans la soirée | Images @emma_audrey_fr pic.twitter.com/MXsqvvsS22

Depuis la publication de la vidéo, deux versions s’affrontent. D’un côté, la journaliste, qui s’est dite « choquée » par la scène, décrit un « manifestant pacifiste ». De l’autre, la préfecture du Doubs, interrogée par L’Est républicain, assure que les images « sont sorties de leur contexte ». « Les forces de l’ordre étaient sur le point d’interpeller un casseur déjà bien identifié. L’homme sur le chemin, tentait de faire obstruction à l’interpellation et essayait de ramasser un spray de lacrymogène à ses pieds », a-t-elle expliqué.

Frappé « avec haine et force »

« J’ai filmé cette image qui fait froid dans le dos », raconte sur Twitter la journaliste Emma Audrey. « J’ai vraiment cru que le jeune allait perdre conscience tellement il a été frappé avec haine et force », ajoute-t-elle. La journaliste indique qu’elle est ensuite « sortie de [son] rôle d’observatrice » pour diriger le blessé vers les street médics.

Selon la préfecture, l’homme a ensuite été pris en charge par les pompiers. L’institution évoque une blessure « impressionnante qui saigne beaucoup », heureusement légère. Dans Le Parisien, Nicolas Regny, directeur du cabinet du préfet du Doubs insiste par ailleurs sur le « contexte de manifestation très violente pour Besançon », où six personnes ont été interpellées. « Dès 16 heures, le préfet avait demandé aux gilets jaunes de quitter la manifestation au vu des violences. Une trentaine de casseurs qui étaient présents voulaient aller au contact des policiers en leurs jetant des projectiles », indique-t-il.

« Le gilet jaune n’était pas leur cible »

Selon Nicolas Regny, « une centaine de manifestants qui voulaient en découdre » sont cependant restés, et les images ont été tournées à la fin de la dispersion de cet attroupement, alors que les policiers procédaient aux interpellations. Il affirme que le gilet jaune matraqué « faisait obstruction à l’interpellation d’un casseur principal qui était poursuivi par les forces de l’ordre, en haut de l’allée ». « On voit aussi les policiers qui ne stationnent pas et continuent de courir après le casseur. Le gilet jaune n’était pas leur cible », soutient Nicolas Regny.

Suite à la réaction du Préfet du Doubs qui déclarait dans la presse que « les images sont sorties de leur contexte », nous avons décidés de rendre public la séquence « brute » sans coupures, depuis notre arrivée sur les lieux. -Dans cette vidéo, on peut remarquer qu’il y avait un petit nombre de manifestants sur les trottoirs dans le calme, avant l’arrivée d’un fourgon de police (là ou la séquence publiée précédemment avait commencé). -Une deuxième vidéo qui dément l’affirmation comme quoi « L’homme sur le chemin, tentait de faire obstruction à l’interpellation et essayait de ramasser un spray de lacrymogène à ses pieds », toujours d’après la Préfecture, sera publiée sous peu. -Quant aux nouvelles du jeune homme blessé à la tête, il a subi une ouverture profonde à l’arcade et cela a nécessité 5 points de suture à l’intérieur et 5 à l’extérieur. Il va bien mais reste marqué psychologiquement. Il consulte un avocat et souhaite porter plainte.

Version longue :

Sur VK :

Nouvelle vidéo (nouvel angle) qui renforce le témoignage du jeune blessé à la tête par un policier à Besançon lors de l’acte XX des Gilets Jaunes et qui contredit la déclaration du ministre de l’intérieur concernant le ramassage de la grenade. Images: TNK pour Média 25 / Radio BIP.

Mise en ligne : Stéphane Guibert pour Finalscape

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