Alors qu’à Genève, Une entreprise carougeoise, société Grellor fait la publicité d’un produit malodorant destiné à faire fuir dealers et SDF, voici ce qui se passe en France :
G.S
Tandis que le nombre de SDF explose en France (+ 50% entre 2001 et 2012), la seule réaction visible à ce drame indigne consiste à imaginer du mobilier anti-sans-abri… Dans ce domaine, la créativité est sans limite : après les picots, les poteaux, les barres de fer et autres plans inclinés, voici qu’apparaissent désormais des douches automatiques… Trop c’est trop. Contre ce scandale sans nom, Emmaüs riposte et lance la campagne #SoyonsHumains. Explications.
Tous ces dispositifs anti-sdf n’ont qu’un objectif : chasser les sans-abri des centres-villes, histoire qu’ils souffrent loin du regard des passants et meurent dans l’indifférence plutôt que sous nos yeux. C’est inacceptable ? Oui, ça l’est. Alors, pour en finir avec ce mobilier de la honte, Emmaüs nous invite à les dénoncer un par un sur une carte interactive.
« Nous, nous disons « plutôt que de faire la guerre aux pauvres, faisons la guerre à la pauvreté ». »
Précarité en France, c’est chaque année un nombre plus conséquent que le collectif des morts de la rue recense. Et nous ne sommes pas encore en hiver !
Nos sources d’informations sont diverses : particuliers, associations, institutions, médias, et peuvent comporter des erreurs. Veuillez nous en excuser et nous transmettre les rectifications.
N’hésitez pas à nous contacter si vous vous posez une question ou voulez un complément d’information.
Ces hommes et ces femmes sont morts. leurs noms sont publiés pour les honorer. Leur mort est un scandale qui doit interpeller chacun à un niveau personnel comme collectif, et quelles que soient nos appartenances politiques ou religieuses.
Ces listes ne sont pas exhaustives. Vous pouvez, si vous le voulez, nous communiquer les décès que vous souhaiteriez y voir figurer. (un article scientifique paru en 2014 évalue l’exhaustivité des décès recueillis à 17%, 83% nous resteraient inconnus)
Le nombre affiché sur les vignettes correspond au nombre « officiel » de personnes sans chez soi signalés au Collectif Les Morts de la Rue à une date donnée. Il peut différer du nombre des décès de la liste, car nous pouvons enlever un nom à la demande d’une famille, ou noter le nom de quelqu’un qui ne vit plus à la rue au moment du décès, mais qui aurait souhaité y être après son décès, etc. Ces listes ne sont pas un document scientifique, mais un hommage à ces personnes, et un service donné à leurs proches. Pour une approche scientifique, se référer à l’enquête épidémiologique, Dénombrer & Décrire
Il ne sert à rien de se voiler la face et cette Europe qui avance comme un bulldozer froid et sans âme laisse derrière son passage de plus en plus de gens sur le carreau et l’Allemagne ne fait pas exception à la règle.
Dans l’un des pays les plus riches au monde,
Comment se fait-il que les travailleurs trimant 35 heures par semaine n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois ?
Comment se fait-il qu’une personne ayant travaillé toute sa vie, espère rester en bonne santé l’âge de la retraite arrivé, pour continuer à travailler ?
Comment les gens peuvent-ils encore cautionner ce système sachant qu’aucun avenir, hors mis celui de la précarité et de l’asservissement ne se profile à l’horizon ?
Constat affligeant 28 ans après la réunification allemande, à Berlin les sans abris appartiennent au paysage urbain.
28 ans après la réunification allemande, à Berlin les sans abris appartiennent au paysage urbain.
Ils campent sous les ponts, dorment dans les parcs et les stations de métro – les sans – abri à Berlin appartiennent au paysage urbain. Combien sont – ils vraiment, personne ne peut dire.
Il est neuf heures du matin, et Klaus doit aller à la salle de bain. Son problème: La porte est verrouillée. Klaus est à l’entrée de la mission d’aide ferroviaire de Berlin et se fige. Un travailleur social gilet bleu lui dit qu’il devrait revenir dans une heure. « Tant que je ne pouvais pas attendre encore », dit-il plus tard, « que je me suis assis entre deux voitures. » Lorsque Klaus tire le pantalon vers le bas, une voiture de police passe et klaxonne.
Klaus Comme des milliers de personnes à Berlin, vit dans la rue. Maintenant , il est de retour devant la mission de chemin de fer à la gare de Zoo . A Jebensstraße il y a deux ans le Centre d’ hygiène a ouvert, il est le premier de son genre à Berlin. Ici , il peut se doucher gratuitement et aller à la salle de bain. Les besoins de base tels que manger ou dormir posent pour Klaus chaque jour un défi – L’ hygiène est un vrai luxe.
A Berlin, plusieurs milliers de personnes vivent dans la rue. Les chiffres exacts ne sont pas fournis . Il n’y a pas de volonté politique de les évaluer, dit le chef de Bahnhofsmission Dieter Puhl. Il n’y a pas de listes officielles, pas de carte complète – aucun plan d’Etat sur la façon d’organiser l’aide. Les églises organisent des cuisines l’hébergement et la soupe, le Sénat de Berlin les soutient par subventions. Pour les sans-abri de ce système est arbitraire,il faut être au bon endroit au bon moment.
Ci dessus,le lien de la carte des sans abri, et des structures nécessaires à leur survie à Berlin.
Dans l’ensemble, Berlin offre donc tous les soirs en hiver environ à 1200 personnes une protection . Avec environ 8 000 vivant dans la rue, ce projet ne correspond pas. Des milliers dorment dans le parc ou sur le devant des portes.
La question des sans-abri a été négligé pendant des années par le Sénat de Berlin, . Dans les années 90, Klaus Wowereit a lancé le slogan « Pauvre mais sexy » – c’était sans parler des sans-abri, . À ce jour, de nombreux travailleurs sociaux se sentent laissés seuls avec les problèmes. « Il manque manifestement de nombreuses offres d’aide », dit Dieter Puhl, « les sans-abri n’ont pas de lobby social. »
Extrait et traduit de l’article du magazine Berlinois RBB:
C’est dans un silence assourdissant que l’hiver dernier, rien qu’en France, ils sont plus de 3’000 à nous avoir quitté. Des hommes et des femmes privés d’amour et de chaleur, des êtres humains qui pour la plupart sont partis n’ayant pas encore atteint la fleur de l’âge.
Toucher le fond, cela peut arriver à n’importe qui et le déni des passants ne fait que confirmer cette peur qui fustige chacun d’entre nous, cette peur qui irrésistiblement nous assaille et nous murmure à l’oreille : « Ca sera peut-être ton tour demain ! », car personne n’est à l’abri d’une descente aux enfers surtout par ces temps d’incertitudes ou l’on nous parle de plus en plus ouvertement de gels des comptes bancaires, de confiscations des avoirs, de Bank Run et de faillites. Qui sait de quoi demain sera fait ?
Ce déni qui nous habite lorsque quelque chose nous dérange, lorsque nous n’acceptons pas la réalité nous devrons l’assumer un jour ou l’autre. Pour les SDF, La réalité se vit au quotidien dans les rues alors que nous, consommateurs effrénés passons notre chemin ne nous souciant que de futilités éphémères.
Laisser mourir de froid quelqu’un sous nos latitudes est aussi criminel que de laisser mourir de faim un enfant dans la corne d’Afrique ou toutes autres parties du monde sachant que notre société serait capable d’éradiquer le problème. Une simple prise de conscience et une remise en question collective suffiraient pour changer bien des choses, simplement faut-il encore le vouloir vraiment.
Ces clochards comme on les appelles, sont des précurseurs, des chevaliers blancs, des éclaireurs qui de par leur impuissance à pouvoir se débattre dans ce monde hyper matérialiste, ce monde que nous protégeons envers et contre tout de peur de perdre les illusions et les miettes qu’un système mortifère veut bien nous laisser, ces âmes damnées sont des messagers qui tentent de nous ouvrir la voie vers un monde meilleur en nous glissant au travers de leurs galères quotidiennes, un message que nous nous devons de repêcher comme une bouteille jetée à la mer.
Le collectif « Les Morts de la rue » se mobilise chaque année afin de redonner à ces oubliés de la société, un nom et un visage.
Nick, 18 ans, travaillait pour la chaîne McDonald’s dans un restaurant en Angleterre. Tout se passait bien entre l’adolescent et son manager, jusqu’au jour où celui-ci a demandé au jeune homme de remplir les machines à glace.
Entre moisissures et pourritures
Malheureusement pour le restaurant, Nick en renversa au sol. En nettoyant, il a découvert la première horreur d’une longue série : le rail de la machine, totalement recouvert de moisissures.
Ni une, ni deux, Nick a posté ce cliché sur son compte Twitter avant d’en poster d’autres capturés quotidiennement dans les cuisines du restaurant. Graisse collante, plaques de cuisson suintantes, pourritures… Même les burgers congelés remuent l’estomac, même si de ce côté, il n’y a pas de secret, le fast food n’est pas le roi du frais.
Ses managers le supplient de retirer les clichés
Evidemment, son petit manège est rapidement arrivé aux yeux et aux oreilles de ses managers, qui se sont séparés de lui.
« Ils m’ont dit que je calomniais la marque. Ils étaient très irrespectueux. Ils me suppliaient d’effacer mon tweet. Je ne tweete pas de mensonges. J’ai retiré le rail et pris une photo », dit le garçon.
Depuis, Nick a retrouvé un job. Les photos, elles, circulent toujours sur Twitter.
On se souviendra du scandale qu’avait soulevé en 2015, les affiches que l’enseigne avait placardé suite à une altercation ayant impliqué deux SDF devant le restaurant Mac Donald’s de Hyères dans le Var. Le jeune Raphaël qui donnait régulièrement son repas à un sans-abri, écœuré par ce manque de compassion avait fini par donner sa démission.
Cela soulève l’épineux problème du respect et des droits humains.
« Il est formellement interdit de procurer de la nourriture aux clochards »
« Mc Donalds n’a pas vocation à nourrir tous les affamés du territoire »
Le SDF est souvent qualifié de quantité négligeable par les autorités mais aussi et surtout par les habitants eux-mêmes. Il n’est pas rare de voir des malheureux dépouillés de leurs affaires ou que celles-ci soient volontairement souillées par de l’urine, sans compter les agressions verbales et parfois même physiques.
Je peux l’attester, m’étant volontairement mis en condition de SDF depuis l’hiver dernier.
Vivant avec eux, expérience qui prendra fin au début de cet hiver 2017, en vue d’un important article qui sortira mi septembre de cette année, je peux certifier que l’endroit ou nous avons élu domicile, le parc des Eaux-Vives à Genève est régulièrement mis à sac le plus souvent les week end et que cet endroit est remis en état par nos soins, la voirie ne passant pas en fin de semaine. Un de mes amis c’est même vu affliger des coups de pieds dans le ventre et dans la tête pendant son sommeil etc…
Poubelles sacagnées par une bande de fêtards dans le parc des Eaux-Vives à Genève Photo G.S / FINALSCAPE
Un emplacement de rêves Parc des Eaux-Vives à Genève, souillé par des fêtards. Photo G.S / FINALSCAPE
Photo : L’intérieur d’une cabine de WC à Uni Mail Genève. Photo G.S / FINALSCAPE
L’être humain se cache derrière un déni toujours plus accentué et ce sur tous les plans; cela ira jusqu’au jour ou le revers de la médaille se présentera à lui comme une gifle qu’il recevra en plein milieu du visage et il l’aura bien méritée.
À Genève, alors que j’essayais de me procurer gratuitement un sac de couchage en vue d’affronter quelques nuits à la belle étoile suite à une mésaventure conjugale, l’employé de l’armée du Salut qui était normalement attaché à ce service me dit :
» La police nous interdit désormais la distribution de sacs de couchage aux plus démunis car il est interdit de dormir dehors »
Puis il ajouta :
« Sachez cher monsieur qu’avant de prétendre à des droits, un S.D.F à avant tout des devoirs. »
La question que je me pose immédiatement est la suivante :
Que peut-on attendre en devoirs de quelqu’un qui démuni de tout, y compris de sa dignité humaine, se retrouve à la rue ?
L’article qui suit m’a fait frissonner !
A Genève, on lute contre la canicule, contre les cafards et toutes sortes de vermines, les SDF sont compris dans le lot !
Une entreprise carougeoise (Genève), société Grellor fait la publicité d’un produit malodorant destiné à faire fuir dealers et SDF. Des élus de gauche condamnent.
«J’ai cru à un gag au début. Mais les termes sont violents.» Le chef de groupe des Verts de la Ville de Genève Alfonso Gomez a bondi en prenant connaissance d’une pub pour un «répulsif à êtres humains». Vendu par la société carougeoise Grellor, le Mauvais’Odeur est décrit sur internet comme ayant une «odeur surpuissante et repoussante qui permet d’éloigner les occupants illégaux, les squatteurs». La page internet a été en partie modifiée depuis la plainte du conseiller municipal écologiste.
Sur les réseaux sociaux, l’ex-conseiller national des Verts Ueli Leuenberger dit trouver la publicité «inadmissible. C’est une incitation à virer des habitants avec des produits chimiques.» Contacté, le directeur de la société carougeoise reconnaît que «les termes utilisés ont pu être un peu indélicats, notamment le mot répulsif». Pierre Grelly explique vendre son produit depuis une dizaine d’années, «mais ça ne se dit pas trop, même si ce n’est absolument pas caché».
Il refuse de dire quels sont ses clients. Mais il s’agit généralement de collectivités locales, aussi bien suisses que françaises, et des régies immobilières. «Le liquide a une odeur désagréable et indéfinissable, comparable à celle d’une boule puante», précise le directeur. Ce dernier indique qu’il est utilisé pour éviter que des gens stationnent à un endroit. «Il peut être appliqué dans des lieux de deal de drogue ou sous des ponts, où peuvent dormir des sans-abri», détaille Pierre Grelly. Il précise que la substance part avec de l’eau ou toute seule au bout de deux semaines. Validée par l’Office fédéral de la santé publique, elle n’est pas toxique ou corrosive.
Déjà privés de logis, privés souvent de nourriture, devant faire face à des hivers glacials et des étés brûlants, privés de dignité humaine et devant affronter la forme de violence la plus intense pour eux, je veux parler de l’indifférence, voilà qu’on vient les réveiller avec des chiens.
Il a été découvert par un groupe d’autres sans-abri…
Le froid fait ses premières victimes. A Nice, un SDF a été retrouvé mort dans la nuit de mercredi à jeudi dans un jardin de la ville. « C’est un groupe d’autres sans-abri qui a alerté les pompiers par un appel aux secours », indique les pompiers azuréens. A l’arrivée des pompiers sur l’esplanade Francis Giordan, l’homme de 62 ans était déjà décédé.
Enveloppé dans des couvertures
Alors que les températures sont particulièrement froides en ce mois de janvier, le SDF venait de passer la nuit dans la rue, enveloppé dans des couvertures.
En attendant que le mercure ne remonte, la préfecture a pris des dispositions. Quarante places supplémentaires pour les sans-abri ont été ouvertes depuis ce lundi, en plus des 67 qui avaient déjà été rendus disponibles depuis le 12 janvier (elles s’ajoutent aux 265 prévues à l’année, ainsi qu’aux 126 supplémentaires ouvertes pour l’hiver) et les maraudes sont intensifiées. Le plan grand froid a également été déclenché dans la ville de Cannes.
« […] tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines. »
Eugène Varlin, Procès de l’Association internationale des travailleurs, 1868.
Écoutons à présent le coup de gueule d’un de LULU qui galère du côté d’Avignon et qui n’hésite pas de traiter les politiques je cite :
« Ce sont tous des menteurs, ce sont tous des enfoirés, ils ne pensent qu’à leurs gueules de nous, ils s’en foutent complètement. Pour lutter contre le froid le jour je marche et la nuit je marche… »
Je regarde le feu qui crépite dans la cheminée.Une chaleur douce et bienfaitrice vient caresser mes avant-bras.
Je suis bien dans ma petite cabane.Au chaud, certes mais bien seul.
Dehors,une neige épaisse et coriace a recouvert les toits des maisons donnant à celles ci une apparence uniforme et fantomatique.
Toute la ville dort,comme assommée, plongée dans une profonde hibernation. Le vent d’hiver souffle.Tel un monstre invisible et inquiétant, il expectore son râle menaçant, un râle de vieillard. Un râle de phtisique. Parfois,une violente bourrasque fait se soulever des paquets de neige dans les airs et les plaque violemment contre les murs des maisons.
Un frisson d’angoisse me parcourt le corps, j’ai peur. Tout autour de moi,le silence. J’ai beau ouïr, mais non, c’est déjà le repos de la nuit en attendant la nouvelle année qui vient.
Je n’attends rien de cette nouvelle année. Non, vraiment rien !
Pas de boulot, pas d’argent, pas de toit. Pas de champagne, pas de homard thermidor, ni d’huîtres pluviôse ni de langoustes ventôse… Rien de tout cela.
Je suis pauvre et chômeur. Un pauvre SDF qui fait la manche et mange les invendus des marchés. Les futilités des nantis, la poire et le fromage ne m’intéressent pas.
Non, cela ne m’intéresse pas. Je suis chômeur. J’ai d’autres priorités que de de m’agiter à faire le jeu des nantis, des riches dans les magasins, à attendre Godot devant tant de futilités.
Je fais les fins de marché.
Heureusement, les marchands de fruits et légumes ont une bonne âme. Ils offrent ce qu’ils ont à offrir: des salades, du céleri, des pommes de terre.. Bref, tout ce que l’on peut offrir à un chômeur en fin de droits et qui crève la dalle.
Alors que l’on meurt de faim et de froid dans les grandes villes, certains sont occupés à chasser du virtuel tout en passant dans la plus grande indifférence à côté de quelqu’un qui est dans l’urgence.