On se demande pourquoi cela n’avait pas encore été fait, mais nous y sommes : la fessée est dorénavant interdite en France. La semaine dernière, le parlement a voté un article visant à réduire les violences envers les enfants. Le code civil mentionne maintenant « l’exclusion de tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles« , comme la fessée et les punitions trop strictes. Selon l’Observatoire de la violence éducative ordinaire (OVEO), cela signifie que tous les actes de violence (verbale, psychologique et physique) sont désormais interdits.

C’est d’ailleurs après avoir été rappelée à l’ordre par le Conseil de l’Europe que la France a adopté cette nouvelle loi sur l’éducation. En effet, 21 pays européens ont déjà interdit ces formes de violence. Et on comprend pourquoi. Selon l’OVEO, « depuis 15 ans, les recherches scientifiques ont prouvé que chaque violence subie par un enfant a des conséquences néfastes sur son développement et sa santé physique et psychologique (faible estime de soi, addictions, troubles alimentaires, dépression, comportements violents). Ces violences, intériorisées, auront plus tard des répercussions sur la société tout entière. »

Des questions subsistent tout de même, car la loi ne prévoit aucune sanction. Cette mesure reste avant tout symbolique afin de « favoriser une prise de conscience et changer l’attitude des adultes envers les enfants« .

Je me permet de répondre à cette décision qui sera probablement bien accueillie par le plus grand nombre et principalement par les premiers intéressés, les enfants; mais si l’on prend le problème de la fessée par le petit bout de la lorgnette, je pense que cette décision ne va pas forcément dans l’intérêt des enfants.

Contrairement aux années 60 dont je suis issu et ou l’enfant n’avait pour ainsi dire pas son mot à dire en matière de mal traitance, depuis le début des années 80, c’est l’inverse qui se produit et progressivement, au fil des décisions et suite à des scandales de mal traitance que les médias décriaient dans leurs titres l’enfant c’est trouvé de plus en plus protégé et on en arrive à un stade aujourd’hui ou nos têtes blondes se voient sur-protégées.

La sur-protection d’un individu et dans ce cas précis les enfants est aussi une forme de mal traitance.

En rendant un enfant intouchable on le fragilise ainsi face à sa vie d’adulte. On le prive des défences que les enfants des générations précédentes se fabriquaient suite aux expériences douloureuses auxquelles ils étaient confrontés.

Je ne parle évidemment pas d’actes de pédophilie ou de sadisme qui étaient des cas extrêmes mais bel et bien de la gifle ou de la fessée parfois bien mérités.

Aujourd’hui, même si le fait de fesser son enfant bien qu’interdit n’entraine pas des sanction pénale pour les parents, quelque chose me dit que le temps y pourvoira.

Nous allons et toujours à mon avis qui n’engage que moi, nous retrouver face à des générations d’individus qui auront été sur-protégés durant leur enfance, auxquels on aura rien refusé et qui se retrouveront démunis face à des difficultés qu’un enfant des années 60 et 70 avaient mieux été préparé.

De plus, les difficultés grandissantes à se faire une place dans la société aujourd’hui amplifieront d’avantage le problème. Nous allons donc nous retrouver avec des gens qui auront perdu toutes facultés à rebondir face aux difficultés de la vie et si l’on pousse le raisonnement un peut plus loin, des générations de gens incapables de se révolter, des générations de gens parfaitement adaptés au genre de vie que cette société leur prépare.

Stéphane Guibert/Finalscape