Europe : En Allemagne, le triste sort des travailleurs pauvres

Il ne sert à rien de se voiler la face et cette Europe qui avance comme un bulldozer froid et sans âme laisse derrière son passage de plus en plus de gens sur le carreau et l’Allemagne ne fait pas exception à la règle.

Dans l’un des pays les plus riches au monde,

  • Comment se fait-il que les travailleurs trimant 35 heures par semaine n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois ?
  • Comment se fait-il qu’une personne ayant travaillé toute sa vie, espère rester en bonne santé l’âge de la retraite arrivé, pour continuer à travailler ?
  • Comment les gens peuvent-ils encore cautionner ce système sachant qu’aucun avenir, hors mis celui de la précarité et de l’asservissement ne se profile à l’horizon ?

Stéphane Guibert / Finalscape / VK

Constat affligeant 28 ans après la réunification allemande, à Berlin les sans abris appartiennent au paysage urbain. 

28 ans après la réunification allemande, à Berlin les sans abris appartiennent au paysage urbain.

Ils campent sous les ponts, dorment dans les parcs et  les stations de métro – les sans – abri  à Berlin appartiennent au paysage urbain. Combien sont – ils vraiment, personne ne peut dire.
Il est neuf heures du matin, et Klaus doit aller à la salle de bain. Son problème: La porte est verrouillée. Klaus est à l’entrée de la mission d’aide  ferroviaire de Berlin et se fige. Un travailleur social gilet bleu lui dit qu’il devrait revenir dans une heure. « Tant que je ne pouvais pas attendre encore », dit-il plus tard, « que je me suis assis entre deux voitures. » Lorsque Klaus tire le pantalon vers le bas, une voiture de police passe et klaxonne.

Klaus  Comme des milliers de personnes à Berlin,  vit dans la rue. Maintenant , il est de retour devant la mission de chemin de fer à la gare de Zoo . A Jebensstraße il y a deux ans le Centre d’ hygiène a ouvert, il est le premier de son genre à Berlin. Ici , il peut se doucher gratuitement et aller à la salle de bain. Les besoins de base tels que manger ou dormir posent pour Klaus chaque jour un défi – L’ hygiène est un vrai luxe.

A Berlin, plusieurs milliers de personnes vivent dans la rue. Les chiffres exacts ne sont pas fournis . Il n’y a pas de volonté politique de les évaluer, dit le chef de Bahnhofsmission Dieter Puhl.  Il n’y a pas de listes officielles, pas de carte complète – aucun plan d’Etat sur la façon d’organiser l’aide. Les églises organisent des cuisines l’hébergement et la soupe, le Sénat de Berlin les soutient par subventions. Pour les sans-abri de ce système est arbitraire,il faut être au bon endroit au bon moment.

https://medienprojekt-obdachlos.carto.com/builder/7b761f88-3bd0-4d61-9326-edefb2bd11a4/embed

Ci dessus,le lien de la carte des sans abri, et des structures nécessaires à leur survie à Berlin.

Dans l’ensemble, Berlin offre donc tous les soirs en hiver environ à 1200 personnes une protection . Avec environ 8 000 vivant dans la rue, ce projet ne correspond pas. Des milliers dorment dans le parc ou sur le devant des portes.

La question des sans-abri a été négligé pendant des années par le Sénat de Berlin, . Dans les années 90, Klaus Wowereit a lancé le slogan « Pauvre mais sexy » – c’était sans parler des sans-abri, . À ce jour, de nombreux travailleurs sociaux  se sentent laissés seuls avec les problèmes. « Il manque manifestement de nombreuses offres d’aide », dit Dieter Puhl, « les sans-abri n’ont pas de lobby social. »

Extrait et traduit de l’article du magazine Berlinois RBB:

https://www.rbb-online.de/politik/beitrag/2017/06/obdachlose-versorgung-daten-ejs.html

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France : En 2016, ce sont plus de 3’000 SDF de moins de 50 ans qui sont partis dans une indifférence quasi totale

C’est dans un silence assourdissant que l’hiver dernier, rien qu’en France, ils sont plus de 3’000 à nous avoir quitté. Des hommes et des femmes privés d’amour et de chaleur, des êtres humains qui pour la plupart sont partis n’ayant pas encore atteint la fleur de l’âge.

Toucher le fond, cela peut arriver à n’importe qui et le déni des passants ne fait que confirmer cette peur qui fustige chacun d’entre nous, cette peur qui irrésistiblement nous assaille et nous murmure à l’oreille : « Ca sera peut-être ton tour demain ! », car personne n’est à l’abri d’une descente aux enfers surtout par ces temps d’incertitudes ou l’on nous parle de plus en plus ouvertement de gels des comptes bancaires, de confiscations des avoirs, de Bank Run et de faillites. Qui sait de quoi demain sera fait ?

Ce déni qui nous habite lorsque quelque chose nous dérange, lorsque nous n’acceptons pas la réalité nous devrons l’assumer un jour ou l’autre. Pour les SDF, La réalité se vit au quotidien dans les rues alors que nous, consommateurs effrénés passons notre chemin ne nous souciant que de futilités éphémères.

Laisser mourir de froid quelqu’un sous nos latitudes est aussi criminel que de laisser mourir de faim un enfant dans la corne d’Afrique ou toutes autres parties du monde sachant que notre société serait capable d’éradiquer le problème. Une simple prise de conscience et une remise en question collective suffiraient pour changer bien des choses, simplement faut-il encore le vouloir vraiment.

Ces clochards comme on les appelles, sont des précurseurs, des chevaliers blancs, des éclaireurs qui de par leur impuissance à pouvoir se débattre dans ce monde hyper matérialiste, ce monde que nous protégeons envers et contre tout de peur de perdre les illusions et les miettes qu’un système mortifère veut bien nous laisser, ces âmes damnées sont des messagers qui tentent de nous ouvrir la voie vers un monde meilleur en nous glissant au travers de leurs galères quotidiennes, un message que nous nous devons de repêcher comme une bouteille jetée à la mer.

Le collectif  « Les Morts de la rue » se mobilise chaque année afin de redonner à ces oubliés de la société, un nom et un visage.

Stéphane Guibert / Finalscape / VK

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Un ado publie des photos IMMONDES des cuisines de chez McDonald’s: il se fait virer sur le champ

Nick, 18 ans, travaillait pour la chaîne McDonald’s dans un restaurant en Angleterre. Tout se passait bien entre l’adolescent et son manager, jusqu’au jour où celui-ci a demandé au jeune homme de remplir les machines à glace.

Entre moisissures et pourritures

Malheureusement pour le restaurant, Nick en renversa au sol. En nettoyant, il a découvert la première horreur d’une longue série : le rail de la machine, totalement recouvert de moisissures.

Ni une, ni deux, Nick a posté ce cliché sur son compte Twitter avant d’en poster d’autres capturés quotidiennement dans les cuisines du restaurant. Graisse collante, plaques de cuisson suintantes, pourritures… Même les burgers congelés remuent l’estomac, même si de ce côté, il n’y a pas de secret, le fast food n’est pas le roi du frais.

Ses managers le supplient de retirer les clichés

Evidemment, son petit manège est rapidement arrivé aux yeux et aux oreilles de ses managers, qui se sont séparés de lui.

« Ils m’ont dit que je calomniais la marque. Ils étaient très irrespectueux. Ils me suppliaient d’effacer mon tweet. Je ne tweete pas de mensonges. J’ai retiré le rail et pris une photo », dit le garçon.

Depuis, Nick a retrouvé un job. Les photos, elles, circulent toujours sur Twitter.

 

 

 

(Source RTL INFO)

On se souviendra du scandale qu’avait soulevé en 2015, les affiches que l’enseigne avait placardé suite à une altercation ayant impliqué deux SDF devant le restaurant  Mac Donald’s de Hyères dans le Var. Le jeune Raphaël qui donnait régulièrement son repas à un sans-abri, écœuré par ce manque de compassion avait fini par donner sa démission.

Cela soulève l’épineux problème du respect et des droits humains.

« Il est formellement interdit de procurer de la nourriture aux clochards »

« Mc Donalds n’a pas vocation à nourrir tous les affamés du territoire »

Le SDF est souvent qualifié de quantité négligeable par les autorités mais aussi et surtout par les habitants eux-mêmes. Il n’est pas rare de voir des malheureux dépouillés de leurs affaires ou que celles-ci soient volontairement souillées par de l’urine, sans compter les agressions verbales et parfois même physiques.

Je peux l’attester, m’étant volontairement mis en condition de SDF depuis l’hiver dernier.

Vivant avec eux, expérience qui prendra fin au début de cet hiver 2017, en vue d’un important article qui sortira mi septembre de cette année, je peux certifier que l’endroit ou nous avons élu domicile, le parc des Eaux-Vives à Genève est régulièrement mis à sac le plus souvent les week end et que cet endroit est remis en état par nos soins, la voirie ne passant pas en fin de semaine. Un de mes amis c’est même vu affliger des coups de pieds dans le ventre et dans la tête pendant son sommeil etc…

Poubelles sacagnées par une bande de fêtards dans le parc des Eaux-Vives à Genève Photo G.S / FINALSCAPE

Un emplacement de rêves Parc des Eaux-Vives à Genève, souillé par des fêtards. Photo G.S / FINALSCAPE

>>>Voir l’article concernant ce parc<<<

Une photo prise ce matin à UNI MAIL Genève dans des toilettes :

Photo : L’intérieur d’une cabine de WC à Uni Mail Genève. Photo G.S / FINALSCAPE

L’être humain se cache derrière un déni toujours plus accentué et ce sur tous les plans; cela ira jusqu’au jour ou le revers de la médaille se présentera à lui comme une gifle qu’il recevra en plein milieu du visage et il l’aura bien méritée.

Triste monde !

Stéphane Guibert / Finalscape / VK

 

 

 

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Science et vie : Un répulsif contre les S.D.F

À Genève, alors que j’essayais de me procurer gratuitement un sac de couchage en vue d’affronter quelques nuits à la belle étoile suite à une mésaventure conjugale, l’employé de l’armée du Salut qui était normalement attaché à ce service me dit :

 » La police nous interdit désormais la distribution de sacs de couchage aux plus démunis car il est interdit de dormir dehors »

Puis il ajouta :

« Sachez cher monsieur qu’avant de prétendre à des droits, un S.D.F à avant tout des devoirs. »

La question que je me pose immédiatement est la suivante :

Que peut-on attendre en devoirs de quelqu’un qui démuni de tout, y compris de sa dignité humaine, se retrouve à la rue ?

L’article qui suit m’a fait frissonner !

A Genève, on lute contre la canicule, contre les cafards et toutes sortes de vermines, les SDF sont compris dans le lot !

Stéphane Guibert / Finalscape / VK

Une entreprise carougeoise (Genève), société Grellor  fait la publicité d’un produit malodorant destiné à faire fuir dealers et SDF. Des élus de gauche condamnent.

«J’ai cru à un gag au début. Mais les termes sont violents.» Le chef de groupe des Verts de la Ville de Genève Alfonso Gomez a bondi en prenant connaissance d’une pub pour un «répulsif à êtres humains». Vendu par la société carougeoise Grellor, le Mauvais’Odeur est décrit sur internet comme ayant une «odeur surpuissante et repoussante qui permet d’éloigner les occupants illégaux, les squatteurs». La page internet a été en partie modifiée depuis la plainte du conseiller municipal écologiste.

Sur les réseaux sociaux, l’ex-conseiller national des Verts Ueli Leuenberger dit trouver la publicité «inadmissible. C’est une incitation à virer des habitants avec des produits chimiques.» Contacté, le directeur de la société carougeoise reconnaît que «les termes utilisés ont pu être un peu indélicats, notamment le mot répulsif». Pierre Grelly explique vendre son produit depuis une dizaine d’années, «mais ça ne se dit pas trop, même si ce n’est absolument pas caché».

Il refuse de dire quels sont ses clients. Mais il s’agit généralement de collectivités locales, aussi bien suisses que françaises, et des régies immobilières. «Le liquide a une odeur désagréable et indéfinissable, comparable à celle d’une boule puante», précise le directeur. Ce dernier indique qu’il est utilisé pour éviter que des gens stationnent à un endroit. «Il peut être appliqué dans des lieux de deal de drogue ou sous des ponts, où peuvent dormir des sans-abri», détaille Pierre Grelly. Il précise que la substance part avec de l’eau ou toute seule au bout de deux semaines. Validée par l’Office fédéral de la santé publique, elle n’est pas toxique ou corrosive.

Tanguy Pastureau : Mozart fait fuir les SDF

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Paris station Intramuros gare RATP, un SDF se fait réveiller au caniche !

Déjà privés de logis, privés souvent de nourriture, devant faire face à des hivers glacials et des étés brûlants, privés de dignité humaine et devant affronter la forme de violence la plus intense pour eux, je veux parler de l’indifférence, voilà qu’on vient les réveiller avec des chiens.

Cela doit vraiment cesser 🙁

Stéphane Guibert / Finalscape / VK

Cette scène se déroule dans la station RATP de Intramuros à Paris selon la source.

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Nice: Un SDF meurt de froid dans un jardin de la ville

Il a été découvert par un groupe d’autres sans-abri…

Le froid fait ses premières victimes. A Nice, un SDF a été retrouvé mort dans la nuit de mercredi à jeudi dans un jardin de la ville. « C’est un groupe d’autres sans-abri qui a alerté les pompiers par un appel aux secours », indique les  pompiers azuréens. A l’arrivée des pompiers sur l’esplanade Francis Giordan, l’homme de 62 ans était déjà décédé.

Enveloppé dans des couvertures

Alors que les températures sont particulièrement froides en ce mois de janvier, le SDF venait de passer la nuit dans la rue, enveloppé dans des couvertures.

En attendant que le mercure ne remonte, la préfecture a pris des dispositions. Quarante places supplémentaires pour les sans-abri ont été ouvertes depuis ce lundi, en plus des 67 qui avaient déjà été rendus disponibles depuis le 12 janvier (elles s’ajoutent aux 265 prévues à l’année, ainsi qu’aux 126 supplémentaires ouvertes pour l’hiver) et les maraudes sont intensifiées. Le plan grand froid a également été déclenché dans la ville de Cannes.

« […] tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines. »
Eugène Varlin, Procès de l’Association internationale des travailleurs, 1868.

Écoutons à présent le coup de gueule d’un de LULU qui galère du côté d’Avignon et qui n’hésite pas de traiter les politiques je cite :

« Ce sont tous des menteurs, ce sont tous des enfoirés, ils ne pensent qu’à leurs gueules de nous, ils s’en foutent complètement. Pour lutter contre le froid le jour je marche et la nuit je marche… »

Stéphane Guibert / Finalscape / VK

 

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Pour Noël, pour vous toutes et vous tous, ce message d’André chômeur et SDF

Je regarde le feu qui crépite dans la cheminée.Une chaleur douce et bienfaitrice vient caresser mes avant-bras.

Je suis bien dans ma petite cabane.Au chaud, certes mais bien seul.

Dehors,une neige épaisse et coriace a recouvert les toits des maisons donnant à celles ci une apparence uniforme et fantomatique.

Toute la ville dort,comme assommée, plongée dans une profonde hibernation. Le vent d’hiver souffle.Tel un monstre invisible et inquiétant, il expectore son râle menaçant, un râle de vieillard. Un râle de phtisique. Parfois,une violente bourrasque fait se soulever des paquets de neige dans les airs et les plaque violemment contre les murs des maisons.

Un frisson d’angoisse me parcourt le corps, j’ai peur. Tout autour de moi,le silence. J’ai beau ouïr, mais non, c’est déjà le repos de la nuit en attendant la nouvelle année qui vient.

Je n’attends rien de cette nouvelle année. Non, vraiment rien !

Pas de boulot, pas d’argent, pas de toit. Pas de champagne, pas de homard thermidor, ni d’huîtres pluviôse ni de langoustes ventôse… Rien de tout cela.

Je suis pauvre et chômeur. Un pauvre SDF qui fait la manche et mange les invendus des marchés. Les futilités des nantis, la poire et le fromage ne m’intéressent pas.
Non, cela ne m’intéresse pas. Je suis chômeur. J’ai d’autres priorités que de de m’agiter à faire le jeu des nantis, des riches dans les magasins, à attendre Godot devant tant de futilités.
Je fais les fins de marché.
Heureusement, les marchands de fruits et légumes ont une bonne âme. Ils offrent ce qu’ils ont à offrir: des salades, du céleri, des pommes de terre.. Bref, tout ce que l’on peut offrir à un chômeur en fin de droits et qui crève la dalle.

André Plougardel,chômeur SDF

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