Les 15/25 ans, vous êtes mal barré!
Avoir le beurre et l’argent du beurre est impossible à terme. Vous devez redescendre de votre petit nuage rose et faire face à la réalité!
Issus d’une éducation de lopettes pour la plupart d’entre vous, surprotégés par des parents démissionnaires, bercés par les illusions que procurent les médias et les temples de la consommation, préparez-vous à affronter les grands frimas de l’hiver et croyez-moi, l’hiver qui s’en vient sera particulièrement rigoureux.
J’aimerais relater les expériences que j’ai vécu avec trois individus issus de cette génération:
- Par un concours de circonstance, je fis la connaissance d’un jeune roumain via les réseaux sociaux, un violoniste particulièrement doué alors qu’il avait 16 ans. Je me suis lié d’amitié avec lui et son père et lui créa une rubrique sur ces pages. Afin de l’encourager et de lui apporter mon soutient, pendant près de 5 ans je lui ai envoyé chaque mois l’équivalent de 500 euros que nous considérions en commun accord comme étant de l’argent de poche. Pendant toutes ces années sans ne jamais nous rencontrer, il n’y avait pas un jour sans échange de messages via la plateforme Whatsaap. J’étais au fil du temps et des messages devenu son parrain avec toute la sincérité que je pouvais lui apporter. Nous avions convenu qu’à partir du moment ou il atteindrait sa vingtième année que les virements cesseraient. Depuis, ce gamin ne me calcule même plus. Il m’ignore et son père a été jusqu’à me bloquer sur Whatsaap. Lors de ces différents récitals, ce gars est régulièrement passé par Genève, la ville où je vis et jamais il ne m’a proposé que nous nous rencontrions il me reproche même de ne jamais être venu en Roumanie pour le rencontrer. L’agression est la meilleure des défenses.
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- Dans un cadre professionnel je devais m’occuper d’un jeune stagiaire avec lequel les discussions corroboraient à une vision conjointe du monde. Un gars qui au demeurant sortait son épingle du jeu et qui me semblait bien plus éveillé que la moyenne du commun des mortels. J’ai été en quelques sortes séduit. Un jour, je reçois un message dans lequel il me disait qu’il cherchait de l’argent pour honorer une dette qu’il avait contracté auprès des transports en commun de la ville. Je ne lui ai pas avancé l’argent, je le lui ai donné. Ensuite, le stagiaire me parle d’un projet qu’il avait sur Internet mais qu’il avait besoin d’argent pour mener à bien son entreprise, je lui donnais ce dont il avait besoin. Ensuite, m’implorant, il me suppliait presque de lui donner de l’argent car il devait à ceux qu’il appelle lui-même « les grands » de la thune et que s’il n’honorait pas sa dette il risquait de se faire taper (règlement de compte.) Je lui donnais une fois de plus l’argent dont il avait besoin.
J’ai compris par la suite que mon stagiaire s’était mis dans une situation financière délicate et qu’il n’arrivait pas à faire face. J’ai également compris que tout l’argent donné (offert) jusqu’ici était lié et qu’il n’y avait ni amende ni projet. Je n’ai jamais pu avoir le fin mot de l’histoire et tout ce que je devais faire c’est lui donner de l’argent sans poser de question. On parle ici de montants qui dépassent 1000 euros. Non seulement je suis tombé de haut en réalisant à quel point j’avais été manipulé et c’est sans compter la déception. Aujourd’hui, ce jeune samaritain considère que c’est moi qui lui dois de l’argent. C’est l’hôpital qui se moque de la charité.
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- Papa je t’aime! Lors d’une galère, je me suis retrouvé à la rue de ma propre ville et au fil des mésaventure, j’atterris au « passage, » une annexe de l’armée du salut. J’y fis la connaissance d’un gars qui en me racontant son histoire: mère décédée lorsqu’il avait 17 ans et père l’ayant exclu à la veille de ses 18 ans m’avait touché l’âme. Nous nous sommes liés et ai succombé au manque d’amour et à la solitude à laquelle ce jeune devait faire face. Je l’ai alors pris sous mon aile en faisant du mieux que je pouvais pour lui apporter ce dont il avait besoin. Il y avait de la réciprocité dans ces rapports. Ensuite, nos chemins se sont séparés mais nous sommes toujours resté en contact. Récemment, il me demande, de l’argent car il n’avait plus rien à manger et bon comme le pain, toujours inquiet pour les personnes que j’aime, je m’exécute et lui envois de quoi subsister. Du jour au lendemain, bien que régulièrement connecté sur la plateforme Whatsaap, il ignore un simple « coucou je viens aux nouvelles. » J’ai compris que sa situation c’était améliorée et dans ce contexte, j’ai également compris tout le sens que pouvait prendre le dicton: « Loin des yeux loin du cœur. » Je me suis retrouvé bon gré et malgré moi le papa à temps partiel idéal. La cinquième roue.
Je ne regrette pas ma main tendue à ces gens et j’ai très certainement une part de responsabilité à assumer dans tout ça mais je me dis finalement que s’il n’y a pas de véritable justice en ce bas monde, il en est une qui frappera sans demi mesure lorsque le moment sera venu.
Je ne mets pas tous les gosses dans le même panier de crabes mais il faut admettre qu’en regardant autour de soi la tendance se généralise et laisse présager un triste avenir car les fondations de notre civilisation, de celle à venir se construisent sur des valeurs qui n’ont plus cours.
- Merci à Columbia Records / Sony Music
15-25 year olds, you’re in trouble!
Having your cake and eating it too is impossible in the long run. You have to come down from your little pink cloud and face reality!
Coming from a sissy education for most of you, overprotected by negligent parents, lulled by the illusions conveyed by the media and the temples of consumption, prepare yourselves to face the great cold of winter and believe me, the winter that is coming will be particularly harsh.
I would like to relate the experiences I had with three individuals from this generation:
- By a twist of fate, I met a young Romanian via social media, a particularly gifted violinist when he was 16. I became friends with him and his father and created a section for him on these pages. In order to encourage him and support him, for almost 5 years I sent him the equivalent of 500 euros each month, which we mutually considered to be pocket money. During all these years without ever meeting, there was not a day without exchanging messages via the Whatsaap platform. Over time and through the messages, I became his godfather with all the sincerity I could give him. We had agreed that from the moment he reached his twentieth year, the transfers would stop. Since then, this kid doesn’t even notice me anymore. He ignores me and his father went so far as to block me on Whatsaap. During these various recitals, this guy regularly passed through Geneva, the city where I live, and he never suggested that we meet; he even reproaches me for never having come to Romania to meet him. Aggression is the best defense.
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- In a professional context, I had to look after a young intern with whom discussions corroborated a shared vision of the world. A guy who, moreover, stood out from the crowd and who seemed to me to be much more alert than the average person. I was somehow seduced. One day, I received a message in which he told me that he was looking for money to honor a debt he had contracted with the city’s public transport. I did not advance him the money, I gave it to him. Then, the intern told me about a project he had on the Internet but that he needed money to carry out his business, I gave him what he needed. Then, imploring me, he almost begged me to give him money because he owed those he himself calls « the big brothers » money and that if he did not honor his debt he risked getting hit (settling of scores). I gave him once again the money he needed.
I understood later that my intern had put himself in a difficult financial situation and that he could not cope. I also understood that all the money given (offered) so far was linked up and that there was no fine or project. I was never able to get to the bottom of the story and all I had to do was give him money without asking any questions. We are talking here about amounts that exceed 1000 euros. Not only did I fall from a great height when I realized to what extent I had been manipulated and that is without counting the disappointment. Today, this young Samaritan considers that it is me who owes him money. It is the hospital that is making fun of charity.
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- Dad I love you! During a misfortune, I found myself on the street of my own city and through misadventures, I landed at the « passage », an annex of the Salvation Army. I met a guy there who, by telling me his story: mother died when he was 17 and father having excluded him on the eve of his 18th birthday, had touched my soul. We bonded and succumbed to the lack of love and loneliness that this young man had to face. I then took him under my wing, doing the best I could to give him what he needed. There was reciprocity in these relationships. Then, our paths separated but we always stayed in touch. Recently, he asked me for money because he had nothing left to eat and good as bread, always worried about the people I love, I comply and send him enough to survive. Overnight, although regularly connected to the Whatsaap platform, he ignores a simple « hello, I’m here to check up. » I understood that his situation had improved and in this context, I also understood the full meaning of the saying: « Out of sight, out of mind. » I found myself, willingly and in spite of myself, the ideal part-time dad. The fifth wheel.
I do not regret my outstretched hand to these people and I most certainly have a share of responsibility to assume in all this but I tell myself ultimately that if there is no true justice in this world, there is one that will strike without half measure when the time comes.
I am not putting all children in the same basket of crabs, but we must admit that when we look around us, the trend is becoming more widespread and suggests a sad future because the foundations of our civilization, of the one to come, are built on values that are no longer valid.
- Many thanks to Columbia Records / Sony Music
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